Juste le temps de boire un thé
par Marie-Christine Gauzelin
Les autres nouvelles 2004 (lire les avis des lecteurs)
O, maman, comme tu me manques ! On dit qu’il faut
laisser le temps au temps de faire les choses ! Je ne sais pas combien de
temps je vais devoir laisser au temps mais en attendant combien de choses
j’aurai envie de te dire en si peu de temps.
J’aimerai pouvoir prendre le thé avec toi comme
autrefois, discuter de choses et d’autres et mes soucis prendraient une
moindre importance après nos bavardages et nos fous rires.
Je ne sais plus combien de questions j’aimerai te poser
pour me rassurer dans mes choix bons ou mauvais.
Comment, veuve avec six enfants à élever seule tu n’as
jamais eu envie de nous laisser tomber ? Car nous ne devions pas être
tendre tous les jours chacun de nous avec nos personnalités différentes et
notre lot de bêtises !
Jamais personne ne nous prévient des difficultés
que nous allons rencontrer en élevant nos enfants. Peut être
n’entendons nous pas les conseils à ce moment là. Tu m’a toujours donné
l’habitude d’être là, si tu savais comme j’aurai besoin chaque jour de
t’avoir prés de moi pour me rassurer même si de ton vivant je me rebellai
contre tous tes conseils parce que je voulais vivre mes expériences toutes
seules et forcément j’allais faire autrement et certainement mieux.
A vingt ans je pensai refaire le monde, à trente ans je suis
rentrée dans le moule et à bientôt
cinquante ans le monde m’a refaite !
Comme je me rends compte maintenant qu’avec le chagrin de
la mort de papa et l’éducation de
tes enfants tu n’as pas du
t’amuser souvent, surtout nous ne t’avons pas faciliter la tache.
Maintenant que je suis mère de deux filles que j’aime plus
que tout au monde, il m’arrive d’avoir envie de baisser les bras
mais très vite une petite voix me souffle que si moi je démissionne
pour mes enfants qui va les aider à devenir des adultes responsables et épanouis
et très vite la raison reprend le dessus.
C’est là entre autre que j’aimerai te demander comment
toi tu gérais les moments difficiles de notre
éducation.
Je me souviens du jour ou ta mère est morte comme tu as
pleuré, j’ai été surprise qu’un adulte pouvais pleurer la mort de sa
maman .Je croyais que c’étais normal qu’une grand mère meure un jour.
Combien je comprends maintenant qu’il n’y a pas d’age vraiment ni de
meilleurs moments que d’autre pour que sa mère prenne le temps de mourir.
Combien nous les enfants, nous sommes égoïstes.
Ce qui me rend heureuse c’est
de savoir que tu as pris le temps de nous élever tous avec tes moyens, tes idées
pas toujours de notre goût et que tu t’en est allée rejoindre papa ton seul
et unique amour.
Vous me manquez tout les deux.
Même si pour moi
tu es toujours prés de moi pour
toujours.
La mode veut que
les enfants prennent vite leur envol pourquoi ? Avant les familles entières
vivaient dans le même quartier ou même village, je me souviens de ce temps là
dans mon enfance. Quel sentiment de sécurité, de quiétude j’éprouvai
alors.
J’aimerai que la vie me laisse le temps de donner à mes
filles mon savoir, mes expériences même si je leurs caisse les pieds comme toi
tu l’a fait avec moi, car c’est maintenant que le savoir et les expériences
que tu m’a transmis me sont utiles dans mes moment difficiles
Maintenant , nous avons fini notre thé nos bavardages sont
terminés pour aujourd’hui,il m’a été très agréable de passer un moment
en ta compagnie pour te dire combien tu me manques , combien mes enfants me sont
chers et combien je regrette que ma famille soit éparpillée.
A toi ma mère que j’aime, à vous mes enfants que
j’aime.
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