Juste le temps de boire un thé

                                                                                              par   Marie-Christine Gauzelin

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O, maman, comme tu me manques ! On dit qu’il faut laisser le temps au temps de faire les choses ! Je ne sais pas combien de temps je vais devoir laisser au temps mais en attendant combien de choses j’aurai envie de te dire en si peu de temps.

J’aimerai pouvoir prendre le thé avec toi comme  autrefois, discuter de choses et d’autres et mes soucis prendraient une moindre importance après nos bavardages et nos fous rires.

Je ne sais plus combien de questions j’aimerai te poser pour me rassurer dans mes choix bons ou mauvais.

Comment, veuve avec six enfants à élever seule tu n’as jamais eu envie de nous laisser tomber ? Car nous ne devions pas être tendre tous les jours chacun de nous avec nos personnalités différentes et notre lot de bêtises !

Jamais personne ne nous prévient des difficultés  que nous allons rencontrer en élevant nos enfants. Peut être n’entendons nous pas les conseils à ce moment là. Tu m’a toujours donné l’habitude d’être là, si tu savais comme j’aurai besoin chaque jour de t’avoir prés de moi pour me rassurer même si de ton vivant je me rebellai contre tous tes conseils parce que je voulais vivre mes expériences toutes seules et forcément j’allais faire autrement et certainement mieux.

A vingt ans je pensai refaire le monde, à trente ans je suis rentrée  dans le moule et à bientôt cinquante ans le monde  m’a refaite !

Comme je me rends compte maintenant qu’avec le chagrin de la mort de papa  et l’éducation de tes enfants  tu n’as pas du t’amuser souvent, surtout nous ne t’avons pas faciliter la tache.

Maintenant que je suis mère de deux filles que j’aime plus que tout au monde, il m’arrive d’avoir envie de baisser les bras  mais très vite une petite voix me souffle que si moi je démissionne pour mes enfants qui va les aider à devenir des adultes responsables et épanouis et très vite la raison reprend le dessus.

C’est là entre autre que j’aimerai te demander comment toi tu gérais les moments difficiles de  notre éducation. 

Je me souviens du jour ou ta mère est morte comme tu as pleuré, j’ai été surprise qu’un adulte pouvais pleurer la mort de sa maman .Je croyais que c’étais normal qu’une grand mère meure un jour. Combien je comprends maintenant qu’il n’y a pas d’age vraiment ni de meilleurs moments que d’autre pour que sa mère prenne le temps de mourir. Combien nous les enfants, nous sommes égoïstes.

Ce qui me rend heureuse  c’est de savoir que tu as pris le temps de nous élever tous avec tes moyens, tes idées pas toujours de notre goût et que tu t’en est allée rejoindre papa ton seul et unique amour.

   

Vous me manquez tout les deux.

 Même si pour moi tu es toujours prés de moi  pour toujours.

La mode  veut que les enfants prennent vite leur envol pourquoi ? Avant les familles entières vivaient dans le même quartier ou même village, je me souviens de ce temps là dans mon enfance. Quel sentiment de sécurité, de quiétude j’éprouvai alors.

J’aimerai que la vie me laisse le temps de donner à mes filles mon savoir, mes expériences même si je leurs caisse les pieds comme toi tu l’a fait avec moi, car c’est maintenant que le savoir et les expériences que tu m’a transmis me sont utiles dans mes moment difficiles

Maintenant , nous avons fini notre thé nos bavardages sont terminés pour aujourd’hui,il m’a été très agréable de passer un moment en ta compagnie pour te dire combien tu me manques , combien mes enfants me sont chers et combien je regrette que ma famille soit éparpillée.

A toi ma mère que j’aime, à vous mes enfants que j’aime.

 

 

 

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