"Louanges à Touko "
par Josiane Bensimon
Les autres nouvelles 2004 (lire les avis des lecteurs)
Tout
d’abord, je tiens à vous dire que vous m’avez imposé cette tâche que
j’exécute avec une immense grâce et ce bonheur m’exulte au plus haut
point.
Je
m’appelle Rachel B., j’ai 47 ans et je suis handicapée dite « mentale ».
Depuis ma plus tendre enfance, je suis une révoltée de la
vie comme un cheval qu’on n’arrive pas à dompter malgré mille et un coups
sur ses flancs.
Je me bats à tout vent et je veux réussir ma vie malgré
tous les déboires que j’ai.
Je suis de tradition juive et je me rappelle que j’avais
l’esprit léger quand je faisais shabbat, c’était un immense bonheur et
j’étais heureuse.
A l’école de
J’ai été comblée, vraiment satisfaite pendant 2 années
depuis 1973 à 1975 et je n’oublierai pas ces instants de bonheur
inoubliables, ces instants de prières, de communion, d’harmonie et de joies
intenses. Ce sont les seuls moments de ma vie où tout a été clair et limpide
comme l’eau pure que l’on boit.
Et puis les années ont passé, moments douloureux, moments
tragiques, moments de désespoir, moments joyeux, de plaisir, moments de paix et
de calmes intérieurs où le moi se conjugue à la 1ère personne.
Et puis un beau jour, tout bascule dans ma vie, une petite
boule de poils de couleur golden, un petit museau, des yeux rieurs et malins, il
a 4 mois quand il apparaît dans ma vie. Mon cœur a fondu quand je l’ai pris
dans mes mains. C’est un petit cocker spaniel, un chien de chasse, il a le
regard curieux et amusé, je le nomme de site Touko. Tout comme lui, tout comme
moi. Et le je individuel se transforme en double je, double jeux de lumières,
de couleurs arc-en-ciel où l’imagination se laisse aller à la fantaisie.
Lettre à Touko
Très cher et tendre ami,
Auparavant, je tenais à vous dire que vous êtes dans mon cœur
au plus profond. De mon être, mon cœur, mon corps, mon âme, jaillissent des
pleurs et des rires quand je vous vois.
Vous êtes un gentilhomme de noble race et si vous aviez eu
la parole, nos conversations auraient été profondes. Vous avez une odeur
fleurie ; vous sentez le lait et le miel sur votre robe.
Mon ami la rose, quand je vous vois, je suis tout en émoi,
et, même si vous criez, que cela me dérange et me déroute, nous formons une
vraie famille.
Mon cœur est triste comme la pluie…plein de tourments et
de blessures intérieurs.
Je n’ai pas de foyer, je souffre de solitude mais j’ai
une détermination, une volonté de fer, et, parait-il je suis sociable, j’ai
la plume et le verbe faciles, alors j’écris.
J’écris des mots, des situations, des contextes, des
couleurs, des sensations, des sons et je ne peux m’exprimer qu’avec des
stylos car je suis authentique. Et vous, mon allié, si vous saviez, vous
m’apportez tellement de joie, de plénitude, nous avons entre nous une vraie
osmose et symbiose, nous sommes comme la planète des jumeaux.
Vous êtes au début du printemps et moi à l’automne mais
malgré la différence d’âge, vous êtes mon éternel amour.
Quand vous fermez les yeux, vous souriez délicatement,
finement, et je vous trouve extraordinaire, merveilleux, et vous êtes pour moi
un excellent compagnon.
Et j’ose enfin vous dire ces quelques mots pour exprimer
mes élans de cœur et que vous êtes mon confident.
J’espère que nous ne nous séparerons jamais sauf par la mort, et, même si cela arrivait, je garde le secret espoir qu’un jour nous serons de nouveau ensemble pour l’éternité.
Fin
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