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L'enfant'ment
par Emmanuelle Boisard
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C’est en Californie que tout a commencé. J’y suis allée en vacances parce que je rêvais de voir le Grand Canyon et que le tour que j’avais trouvé commençait à Los Angeles. J’y suis partie après ma rupture avec Patrick que je ne digérais pas, poussée par ma sœur et mon amie Laure. J’aurais préféré partir avec lui, nous en avions rêvé ensemble, mais c’était aussi une punition pour lui et une sacrée fierté pour moi que d’y aller. Le groupe était composé de quatorze personnes de nationalités différentes, mais nous n’étions que trois à ne pas avoir pour langue maternelle l’anglais. Pendant les trois premiers jours, je n’ai donc pas dit un mot, me demandant sans cesse ce que je faisais là. J’appréhendais le jour où j’allais enfin découvrir le Grand Canyon, sans personne que j’aime à mes côtés pour le partager. Mais quand nous y sommes arrivés, j’ai eu le coup de foudre. Majestueux, grandiose, époustouflant, «amazing» comme disent les Américains ! Le Grand Canyon est indescriptible à ceux qui ne l’ont pas vu. C’est l’absolu, le divin. Car même sans croire en Dieu, nous devenons mystiques en le découvrant. Pourtant, le Grand Canyon est dangereux comme le mensonge ; c’est un gouffre qui nous attire et donne le vertige. Nul ne sait expliquer cette tentation, mais personne n’y échappe. Ce jour-là, devant lui, j’ai eu une révélation. Ou plutôt deux. La première, c’est que je pouvais être heureuse seule, la seconde, c’est que je devais à tout prix avoir un enfant.
Nous étions arrivés un soir, juste à temps pour voir le soleil s’y coucher. Nous avons été levés très tôt le lendemain pour voir le soleil s’y lever. Je ne sais pas ce qui était le plus beau. Ces instants sont en tous les cas gravés à jamais dans ma mémoire et restent les plus magiques de ma vie. J’ai compris en voyant «Thelma et Louise» (mon film culte depuis) qu’elle se soient jetées dedans, parce qu’il donnait effectivement envie d’y plonger et faisait tourner la tête.
Nous sommes repartis, avec des images plein la tête que je commençais à partager avec mes compagnons de voyage, avec les quelques mots d’anglais que je connaissais. Et je me suis sentie heureuse et comblée pour la première fois depuis longtemps. Pleine d’optimisme, j’ai alors découvert qu’il y a sur terre des tas de gens intéressants, et que quelque soit la langue qu’ils parlent, les autres nous ressemblent beaucoup. C’est donc dans le bus en repartant du Grand Canyon, que j’ai remarqué James. Il n’était pas plus gentil que les autres, ni plus beau, ni plus drôle. Mais il avait cette sensibilité et cette patience avec moi, que je trouvais rares. Et puis, il était lui aussi tombé amoureux du Grand Canyon. (J’ai su par la suite qu’il était tombé amoureux «au» Grand Canyon, mais mon niveau d’anglais à l’époque ne me permettait pas de comprendre la nuance).
De cet instant, nous ne nous sommes plus quittés. Il était Canadien et moi Française, il ne parlait pas ma langue et moi je balbutiais la sienne. Mais il y avait quelque chose en lui qui ne me laissait pas indifférente. Un soir, autour du feu, il m’a embrassée.
Pendant plus de deux ans, nous avons appris à nous aimer en anglais. Il y a eu beaucoup d’aller-retour Paris Toronto, de nuits blanches au téléphone, de cours d’anglais intensif épuisants, de malentendus et de quiproquos, de rêves déçus mais aussi de bonheurs inoubliables. J’étais amoureuse de cet homme et de la vie différente qu’il m’offrait. Après de longs mois de séparation, je suis partie vivre avec lui.
James n’a jamais parlé ma langue. Je trouvais quand même notre histoire très belle et j’en étais fière. J’avais hâte de pouvoir la raconter à nos enfants, des enfants bilingues, riches de deux cultures. Nous étions heureux. J’avais fini par trouver un petit boulot et nous avions quelques amis bilingues qui nous facilitaient la vie.
Mais il est arrivé un jour où j’ai réalisé qu’à force de «consolider» notre couple, nous étions en train de stagner. Moi en tout cas, je sentais que je m’enlisais et que nous ne construisions plus.
Mon désir d’enfant avait grandi depuis ce fameux jour au grand Canyon, jusqu’à en devenir une obsession.
James était un homme compréhensif et doux qui me passait tous mes caprices et qui aurait décroché la lune pour moi. Pourtant, lui demander de me faire un enfant a été la chose la plus difficile que j’aie jamais eu à lui demander. Peut-être que je sentais au fond de moi la vérité. Car de toutes nos discussions, de tous les obstacles que nous avions dépassés, et de tous nos conflits, le pire avait toujours été d’aborder ce sujet. Pendant longtemps, il avait trouvé des excuses. Il fallait d’abord maîtriser la langue, vivre ensemble, se plaire au Canada, partager la vie quotidienne, s’intégrer au cercle d’amis, trouver un vrai travail, acheter une maison,…
Après de multiples conflits, James a fini par me dire la vérité : il était stérile, à cause d’une maladie infantile dont il avait failli mourir.
Mon ventre a hurlé de douleur. Ma tête a failli exploser. Pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti de la haine. Je l’ai haï. Il m’avait fait tout quitter et je l’avais fait dans un seul but. Il ne me restait plus rien à espérer. Je n’avais plus d’avenir si je n’avais pas d’enfant.
Pendant plusieurs jours, je ne lui ai plus adressé la parole. Je me sentais trahie mais je ne trouvais pas les mots pour lui dire toute ma rancune. Alors je suis retournée en France car je ne supportais plus de le voir. J’y suis restée cinq mois pendant lesquels chaque jour j’ai reçu des lettres, des coups de téléphone et la promesse qu’il était prêt à tout pourvu que je revienne. J’avais trente-cinq ans. Je venais de passer quatre ans et demi à attendre que James soit prêt à me faire un enfant. J’avais quitté mon travail, ma famille et mes amis dans le seul but d’avoir un enfant avec l’homme que j’aimais. Seul mon désir d’être mère a été plus grand que le sentiment d’injustice qui me hantait. Aussi, après avoir bien réfléchi, et parce que personne d’autre que James ne pouvait m’offrir ce merveilleux cadeau, je lui ai posé mes conditions. Il a promis que je porterais, quelque soit le prix à payer, un enfant dans mon ventre.
Nous sommes allés aux États-unis, le pays de tous les possibles…
Après six mois de démarches et d’examens, nous avons eu l’autorisation de procéder à l’intervention qui allait me permettre d’avoir un enfant. Nous avions choisi ensemble le profil de l’homme de qui on allait prendre le sperme. La clinique que nous avions contactée se trouvait en Californie, là où nous nous étions rencontrés, et j’y ai mis beaucoup de symbolisme. Cela me rassurait qu’il y ait un sens à tout ça, et me permettait d’oublier les conditions dans lesquelles je me retrouvais pour avoir un enfant. Apparemment, j’ai eu beaucoup de chance puisque le test a été positif dès la première tentative. On m’avait opérée pour me mettre un enfant dans le ventre, c’est ainsi que je l’ai ressenti.
Vivre avec l’enfant d’un inconnu est une expérience unique qui est difficilement descriptible. Il ne s’est pas passé un mois sans que je n’explose en sanglots face à la culpabilité qui me submergeait d’avoir fait cet enfant dans ces conditions. J’ai passé des heures interminables à lui inventer un père. J’ai aussi passé des heures à regretter ce que j’avais fait. Je n’ai pas pu échapper aux théories psychologiques culpabilisantes qui nous envahissent. Mon enfant serait «né de père inconnu». James lui donnerait son nom, mais je vivrais avec la culpabilité de lui mentir tout au long de ma vie. La seule information que j’avais moi même consistait en un code barre. Comment lui expliquer mon choix ? Le comprendrait-il ?
James m’a soutenue pendant tous ces mois avec discrétion, patience et compréhension. La grande difficulté résidait dans la place que je lui laissais dans cette grossesse et dans cette future naissance. Car plus le temps passait, plus il m’irritait. Je lui en voulais inconsciemment de ce que je vivais. Je le détestais de ne pas avoir pu me faire d’enfant et de ne pas m’avoir dit la vérité sur sa stérilité dès le premier jour. Nos querelles étaient de plus en plus fréquentes.
A la naissance de Kim, tout a empiré. Je ne supportais pas de le voir s’en occuper. Il l’aimait, peut être même plus que moi, mais je ne lui en donnais pas le droit. Il m’était insupportable, surtout quand il arrivait à la calmer alors que j’avais échoué. James n’avait été là que pour m’aider à accomplir mon seul et unique souhait ; son rôle devait s’arrêter là. Kim était ma chair, mon sang :elle n’appartenait qu’à moi.
La situation devenant de plus en plus invivable, nous avons quitté James, quelques mois après la naissance de Kim. Nous nous sommes réinstallées en France toutes les deux. Nous y avons mené une vie paisible jusqu’à l’adolescence de Kim.
Le jour de ses quatorze ans, Kim a fait une tentative de suicide, et elle est devenue anorexique. Elle m’a demandé de lui raconter son histoire. Je ne lui avais jamais vraiment parlé de son père car elle n’avait jamais vraiment posé de questions. Je n’envisageais cependant pas de tout lui dire car j’avais tout fait pour oublier et je ne souhaitais pas me souvenir. James avait longtemps été dans mes pensées, et plus d’une fois j’avais pu regretter de l’avoir quitté si vite, si tôt, si facilement. Il aurait été un bon père pour ma fille, je le savais bien. Aussi, pour éviter à nouveau une discussion que je craignais, j’ai décidé d’amener Kim voir le Grand Canyon. J’étais persuadée que comme moi, face à l’immensité, ma fille reprendrait goût à la vie et comprendrait l’essentiel. Mais cela n’a pas eu l’effet escompté sur elle. Elle ne mangeait toujours pas et voulait à tout prix retrouver son père. Cela faisait treize ans que je n’avais pas eu de nouvelles de James et je ne savais pas comment reprendre contact avec lui. C’était pourtant le seul homme à qui je pouvais demander un tel service. Je trouvais mon idée abjecte, mais pour ma fille, j’aurais fait n’importe quoi.
Rentrée en France, j’ai donc cherché à le contacter. Cela a été d’une simplicité déconcertante ; moi qui en avais si souvent rêvé et avais cru que c’était impossible, j’ai retrouvé sa trace en un instant. Il habitait toujours dans la même rue ce qui a ravivé chez moi une multitude de souvenirs heureux. Nous avons discuté comme si nous venions de nous quitter. Le ton était plaisant. Alors, avant de raccrocher, je lui ai expliqué la vraie raison de mon appel. Je lui ai demandé d’écrire à Kim pour lui dire qu’il était son père. Il y a eu un long silence, très lourd, puis il a raccroché sans un mot.
Les semaines passaient et Kim allait de plus en plus mal. J’ai dépensé tout mon argent et toute mon énergie chez des médecins, psychologues, magnétiseurs, acupuncteurs, et divers sorciers, avec ou sans ma fille d’ailleurs. J’ai remué ciel et terre pour la sauver mais rien n’y faisait.
Un jour enfin, j’ai reçu une lettre du Canada. James expliquait qu’il avait refait sa vie et qu’il ne voulait plus entendre parler de moi car il ne m’avait jamais pardonné «ce qui s’était passé». Il m’en voulait énormément d’avoir eu une telle démarche tant d’années après «ce qui s’était passé» et se demandait quelle sorte de monstre j’étais devenue. Il demandait cependant des nouvelles de Kim à qui il avait pensé toutes ces années et qu’il aimerait revoir. Toute la lettre était en anglais, ce qui m’a permis de mentir aisément à Kim lorsque je la lui ai traduite. (Elle détestait l’anglais et ne savait pas aligner trois mots). Je lui ai surtout camouflé le désir de James de la revoir. Elle m’a posé des tas de questions sur «ce qui s’était passé». Je lui ai réinventé l’histoire, faisant de James un lâche irresponsable, et je lui ai expliqué pourquoi et comment il nous avait abandonnées à sa naissance parce qu’il voulait garder son confort et sa vie tranquille qu’une enfant venait déranger. Kim a passé beaucoup de temps seule, et elle a beaucoup pleuré, mais petit à petit, elle s’est remise à manger, et aussi à parler, à dormir, et à sourire. Parfois, elle me demandait de lui raconter encore comment il l’avait quittée à sa naissance. Je m’étais inventé une histoire à laquelle j’avais fini par croire et dans laquelle j’avais fait de James un monstre d’égoïsme. L’essentiel était qu’elle s’était remise à vivre, et qu’elle avait à nouveau des activités et préoccupations d’une jeune fille de son âge. Tout rentrait enfin dans l’ordre. Moi qui avais toujours tout décidé dans ma vie, je me sentais à nouveau sereine et maîtresse de mon destin. Je lui racontais sans me lasser notre histoire. Je la faisais rêver, pleurer, douter, et je vibrais avec elle, en même temps et au même rythme qu’elle. Je lui inventais tout à tour un père extraordinaire, créatif, plein d’humour, philosophe, puis je pleurais avec elle en demandant pourquoi il nous avait laissées ainsi tomber. Je lui ai expliqué la faiblesse des hommes qui ne savent pas être pères parce qu’ils sont eux mêmes des enfants. J’étais fascinée par l’attention que ma fille portait à ce que je lui disais et par la pertinence des questions qu’elle me posait. Cela me donnait encore plus de force pour lui exprimer mon désespoir face aux hommes et mon bonheur d’être mère. Et plus je lui mentais, plus je m’enfermais dans un monde imaginaire que je ne contrôlais plus. Mentir m’était devenu si familier que j’ai fini par m’y perdre et ne plus discerner le faux du vrai, ni connaître la vérité sur mon propre passé.
Mais au fond de moi, je vivais avec la crainte que James veuille prendre contact avec Kim ; et puis, je savais bien que je lui devais la résurrection de mon enfant. Aussi, je lui ai écrit une longue lettre pour lui dire merci et adieu. Comme j’avais au fond de moi beaucoup d’amertume et sans doute parce qu’à force de me tromper moi-même, je m’étais persuadée de ce qu’il n’était pas, ma lettre a été cinglante et je lui ai reparlé de sa stérilité et du don de sperme que nous avions dû faire à cause de lui, avec un malin plaisir. Pour finir, je l’ai remercié tout de même d’avoir guéri ma fille, sans le savoir, et de m’avoir ainsi sauvée avec elle. Je lui ai spécifié que je ne souhaitais plus le revoir bien qu’il resterait à jamais dans mes pensées.
Les mois sont passés. Kim a cessé de me parler de James. Elle allait très bien. Elle avait seize ans et demi, un joli corps de jeune fille, et enfin son premier petit ami. Elle allait au lycée avec le sourire, lisait Freud et Kant, avait de bonnes notes, avait rattrapé son retard en anglais avec une aisance époustouflante, et la maison ne désemplissait pas de copains et copines. Et surtout, nous étions à nouveau intimes comme je l’avais toujours souhaité. J’étais une mère comblée par la complicité d’avec sa fille. Je la voyais grandir et changer, mais n’imaginais pas encore la perdre un jour. Il me fallait pourtant admettre qu’elle partirait et volerait de ses propres ailes. C’est d’ailleurs arrivé bien plus tôt que prévu. Pour ses dix-huit ans, Kim m’a demandé la permission de partir en vacances avec son petit ami au Canada. J’avais du mal à accepter cette idée mais je ne voyais pas sous quel prétexte je lui refuserais; nous avons donc fait les courses ensemble et sommes allées refaire son passeport.
En rentrant de l’aéroport, je suis montée dans ma chambre espérant trouver des petits mots de Kim ; c’était une habitude que nous avions de camoufler des tas de surprises, sous le lit, dans le placard, ou sous l’oreiller. Cette habitude venait de James ; c’est lui qui m’avait appris que la vie est plus intéressante lorsqu’elle nous surprend. Je n’aurais jamais cru cependant que James et Kim me feraient ensemble une dernière grande surprise. Il n’y avait rien dans ma chambre ; alors je me suis précipitée dans la sienne. Sous son lit, il y avait une boîte à chaussures. Je l’ai ouverte le cœur battant et j’y ai trouvé tous les secrets que ma fille gardait depuis toutes ces années. Il y avait là d’abord une lettre qui m’était adressée :
«Maman chérie,
James m’a tout expliqué. Pendant ces mois où tu m’as vue renaître, j’ai appris à le connaître. Tu t’es étonnée que j’apprenne enfin l’anglais ? Je l’ai fait pour lui. Dès nos premiers échanges par mails, j’ai compris que je voulais vivre avec lui pour rattraper tout ce temps perdu, et pour combler ce vide qui me ronge et m’empêche d’avancer. Il est le seul à m’avoir dit toute la vérité sur mon père et sur mon passé. Pendant tous ces mois, je t’ai écoutée le détruire, le salir, et surtout nous mentir ; en même temps, j’apprenais à l’aimer, et à le respecter. Si tu veux tout comprendre, regarde sous mon lit : il y a ma boîte à secrets ; aujourd’hui, tu peux l’ouvrir, je n’ai plus rien à te cacher. Tu y trouveras tous nos échanges pendant presque trois ans. Tu comprendras peut être en lisant ses lettres que tu es passée à côté de l’essentiel. Il t’aime maman, comme personne ne t’a jamais aimée, et toi, tu l’as trahi. Un matin en me levant, j’avais retrouvé le brouillon de ta lettre. C’est depuis ce temps que je corresponds avec James. Maman, pourquoi ne voulais-tu plus jamais le voir ? De quelle impasse parlais-tu ? J’ai besoin de savoir ; mais plus que tout, j’ai besoin de vous. J’ai souffert toute ma vie de ne pas avoir de papa. Je n’ai jamais voulu t’embêter avec ces questions car je te voyais souvent pleurer et je ne voulais pas être un poids en plus pour toi. C’est sans doute pour ça que je suis tombée malade. Je voulais disparaître pour que tu arrêtes de pleurer ! Mais ces mots que tu as écrits à James, je ne les comprends pas. Alors je les ai criés à ma maladie ; car c’est elle qui nous a forcées à aller jusqu’au bout. Maman, ne nous tourne pas la dos, s’il te plaît, rejoins-nous ! Nous t’aimons. Kim et James.
Il y avait aussi ce morceau de lettre brûlé, témoin de l’odieuse mensongère que j’avais été, que ma fille avait dédié à son anorexie.
En le relisant, je me suis demandée si je serais assez courageuse pour affronter leurs regards, si je parviendrais un jour à me pardonner du mal que je leur avais fait, et si nous pourrions rattraper toutes ces années que j’avais gâchées…
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