Commentaires de lecteurs sur :
Secret de famille (cliquez sur le titre pour relire la nouvelle)
Patrick :
"Certes, s’il est un temps pour exprimer ce que l’on a à dire avant de passer dans l’autre monde, c’est bien dans le lit d’hôpital qui nous sert de dernière litière ici bas. La situation est classique mais l’écriture est très bien structurée. Les courts paragraphes expriment par leur rupture les phases d’absence du mourant qui n’accède à l’état de conscience que par intermittence. Les quelques paroles à chaque fois prononcées résument magistralement une vie et la relation entre le père la mère et l’enfant. A travers ces quelques mots apparaît une fine analyse psychologique d’une relation entre trois personnes. Le père a encore en ces derniers moments du mal à exprimer son amour pour son fils et certaines paroles rappellent ce qu’a pu être leur relation. « Mais que tu es empoté…. Tu m’agaces … » On devine la présence et la personnalité d’un fils assez effacé à travers les paroles du père car cette nouvelle se présente sous la forme d’un monologue. Tout doucement, avec la révélation du secret (l’enfant a été adopté), le père abandonne la relation conflictuelle pour s’approcher d’une relation d’amour. il lui faut pour cela accepter de révéler sa propre fragilité (sais-tu à quel point j’étais demandeur ?), et ses erreurs (je m’étais trompé). On devine dans les dernières lignes que le fils a pardonné à son père et que ce dernier ressent enfin suffisamment l’amour filial qui lui permet de prononcer ces paroles toujours tues : Mon fils."
Isabelle :
" Un homme se confie à son fils, entre conscience et état comateux, sentant sa dernière heure venue. Le long monologue se révèle lourd du secret de l'adoption de ce dernier et de la touchante confession dont fait preuve cet homme en avouant le quotidien d'une vie aux côtés d’une femme qui l’étouffait. Il laisse alors poindre, petit à petit, les erreurs commises et les regrets d'être passé à côté d'un jeune homme que malgré et envers tout, il a aimé sans vouloir le reconnaître. Il le lui dit enfin, comme ça, sans doute pour la 1ère et la dernière fois. Une écriture pudique, un ton juste, pour avouer des "loupés" de vie qui peuvent arriver à tous, par delà les secrets."