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Internement
ordinaire
Par Rolland Roche
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1
PRÉFACE
(A l’entrée de votre métro, vous l’avez
croisée, c’est votre amie, votre sœur, votre enfant, et vous n’avez
su que faire ; lentement
vos regards se sont détournés. Vous
avez juste eu le temps d e lire dans le sien
qu’a partir de cet instant vous
serez toujours seul, car elle
ne saura plus jamais vous reconnaître).
Dans la pièce Il fait sombre en cette fin novembre, je reste pelotonné
au fond du fauteuil car malgré les flammes lumineuses de la cheminée j’ai
froid. Je relis encore
la fin de la lettre beaucoup de tristesse blottie au coin de
mes pensées.
« Je ne te remercierai
jamais assez, car j étais dans une telle impasse.
Tu
vois Joël je croie que nous n’aurons plus de contact, et c’est sans doute
mieux.
Ton
souvenir me suivra toute ma vie. »
Kline.
« Souvenir oui » se mot martèle encore ma tête. Ma main se
brise et laisse tomber la lettre
dans la cheminée, ou elle commence douloureusement
à brûler.
Kline depuis toujours
avait eu la chance d’être belle et de
bénéficier d’un dynamisme et d
un charisme au delà du commun mais pour son malheur personne n’avait jamais
su lui dire non ; et surtout pas ses parents qui envers et contre tout et
tous subvenaient au delà de ses
besoins à ses moindres caprices et
ses dernières folies depuis sa
naissance
A 20 ans elle cherchait encore une limite et ne cessait de se détruire
le plus vite possible.
2
On ne comptait plus ses rencontres marginaux de toutes sortes,
skin,petits et grands délinquants.
Ses étreintes étaient féminines
ou masculines avec plus ou moins de bonheur car souvent
le drames et le sordide
s’exprimait par la violence d’un
partenaire .On l’amenait parfois à l’hôpital suite à une rupture
ou a cause de sa consommation permanente d’alcool et de drogues la laissant
plusieurs jours abrutie de fatigue.
Un mélange de gentillesse naïve et de besoin d’argent
l’entraînant quelque temps en séance de photos ou d’ébats très
privé .Jamais pour coucher me disait elle
me citant par exemple le jour
ou elle devait seulement obliger un jeune
homme nu à faire la vaisselle pour
quatre vingt euro euros une fois par semaine ou bien se lançait elle dans
l’art photographique pour des séances de photos érotiques avec d’autres
amies du théâtre quelle me montrait parfois.
Très artistiques les photos !
Parfois cela finissait mal quand dans la caserne de pompier de villeurbanne
son copain du jour lui demande d’être sympa avec un copain ; puis
la semaine suivante avec deux autres collègues et quelle refuse cela se
terminera à coup de poings, certificat médical
à l appuis mais pas de plainte bien sur .
Qu’aurions nous été faire dans cette galère et venir nous plaindre
après ?
Elle était à vous
et à un autre au gré de ces
tourments avec un fonds de morale et de raison inapproprié.
A plusieurs reprises quand la fête de l Oubli durait plusieurs semaines
la Folie commençait à gagner du terrain dans son esprit. Cela ce terminait
à l hôpital du Vinatier pour une cure se sommeil et de tranquillisants
plus fort que ceux qu’elle prenait en permanence depuis son enfance.
Un de ses séjours fut Interrompu
une fois car elle y trouva un partenaire véritablement enfermé qu’elle aida
à s’échapper et qui disparu
des qu’il fut dehors, d’où re-dépression d’amour déçu
et retour à l hôpital avec
la certitude d’avoir des jumeaux de cet homme
et de devoir avorter.
Le délire progressait et dura un mois. Très dur pour les parents dépassés
depuis toujours.
Je l’avais rencontrée
grâce à des amis commun et nous avions peu à peu sympathiser ;
Elle me considérait un peu comme son grand frère à qui elle pouvait ce
confier ou à un père qui pouvait
lui dire qu’il n’était pas d’accord avec son idée
et auquel elle promettais de faire attention et d’être plus
raisonnable la prochaine fois.
Pour
moi elle était tout ce que je m’efforçais de ne pas être ; un papillon
feu follet étonnant et brillant.
Souvent subissant la langueur
d’une journée sans attrait ;
elle m’appelait m’apportant
sa lumière et nous partions pour une soirée ou je jouais mon rôle
de confident moralisateur.
3
Avec elle la nuit
était magique par rapport à
mon train train quotidien
Combien
de fois nous avons fait le tour des pubs homosexuel à
la mode sur Lyon ou elle jouait à
tester la valeur de l’engagement de certains de ceux ou de celles la
et ou tous le monde filles et
garçon nous s’embrassions
sur la bouche en arrivant.
Quelles nuits de délire au
théâtre du Chapeau Claque ou les
acteurs sont les presque seuls spectateurs et quand la séance se poursuivait
jusqu’au matin avec les artistes
du jour. Je partageais leurs
rêves de succès pour demain à
Paris ou ailleurs.
L’envers de ce décors je ne le découvrais un peu
plus tard quand j’apprenais que le garçon qui nous quittais un moment
dans la soirée gagnait
un peu d argent avec le
quidam amateur d’art rencontrer ce
soir la ou que la fille
sympa prête à tout pour réussir, présentait ses compétences esthétiques
au futur grand metteur en scène lui
promettant le premier rôle de sa prochaine pièce.
Moi je m’évadais et découvrait un monde différent, elle
retrouvait des jeunes comme elle en
semi perdition mais souvent moins naïf ou
aillant compris depuis longtemps que dans ce
milieu sous les
airs trop décontractés il
faut être plus rusé et plus dur que l’autre.
Nous déambulions entre deux bars, de nouvelles rencontres chaque soir.
Elle toujours blanche comme le marbre, des talons de quinze centimètres avec
lesquelles elle se tordait régulièrement les
chevilles ; ses bas résilles découvrant le haut de ses jambes moulées
dans une jupe extra courte, un blouson s’ouvrant sur sa poitrine à peine
couverte ; des cheveux courts et blond
blanc, des lèvres sangs. Et un déjà
vieil homme roux à ses cotés,
heureux moi !
Que m’apportait elle sinon cette brûlure des choses que je m
interdisait toute ma vie .L’inconstance, le parfum de luxure, la dégradation
de soi caché sous les artifices de la nuit, la soif d’un jeu
interdit ; savoir que je pouvais
me laisser tenter et repousser
au loin les limites de ma trop
raisonnable vie.
Loin de mes yeux la monotonie des journées de travail ; du régulier
mais maigre salaire, je m’oubliais. Les
jours étaient gris, les nuits était lumières ; excitations incertaines ;
sensations fortes ; tout cela avec le sentiment rédempteur de la sortir de la.
Mais
si je ne voulais pas le voir je le savais c’est moi
qui lentement étais entraîné vers
elle et son tentateur enfer.
Qu’importe, Je jouissais de la tentation, je n’y succombais pas
encore, du moins je le croyais
4
Je sens toujours le goût de
ses lèvres durant nos baisers d amitié prolongés quand
j’écartais doucement de ma langue ses lèvres et que je m’enfonçais
dans la moiteur humide et chaude de sa bouche
titillant du bout de ma langue avide le doux renflement de la petite
boule de son piercing perché au
bout de sa langue .Incestueuse amitié
déjà.
Je me vois ce jour ou je retirerai plus vite que si elle s’y était brûlée
ma main de sa cuisse gainée de bas
résilles Contre ma volonté depuis
deux minutes mon regard ne quittais plus le haut de ses jambes et sous son
regard amusé ma main avait touché , puis
remontée lentement de son
genoux au dessous de sa jupe avant
de se retirer brutalement au contact du mince
string que je voyait au travers de sa jupe quand elle marchait .
Avertissement encore de la dérive
de mes sacros saints principes dont
je me refusais de tenir compte bien sur, jusque la dernière fois ou nous nous
sommes vu.
Août à Lyon, je revenais le jour même de mes vacances
au Canada quand vers 23 heures 30
le téléphone sonne
‘
Bonjour, c’est Kline, j’ai le cafard, plein de trucs à te raconter …..
Tu viens on sort …. Un nouveau pub dans la presqu’île …. Allez
soit sympa….. On fait juste un petit tour »
Je me rhabille et nous voila partis. Quelques boissons énergisantes plus
tard nous nous retrouvons sur les
canapés du premier étage du
nouveau pub seuls mis à part le passage des
gens se dirigeant de temps à autre au toilettes.
Et commence lentement un flirt de plus en plus équivoque,
après ses lèvres qui m’empêchent peu à peu de parler, mon esprit
s’enfonce dans un doux brouillard des que je sens la
moiteur de sa bouche ; bientôt ses mains me caressent et me
pressent d’agir plus vite ; elle se blottie de tout son corps tendu contre moi ;
je sens ses seins durs contre ma poitrine et vite si doux dans mes mains… Elle
s’est assise sur moi maintenant, je caresse son dos descend et me glisse ….
Et sens : ses fesses fermes et nues, elle n’avait rien depuis le
départ, la pensée me rends fou, je caresse
maintenant doucement
son sexe rasé et brûlant qui
s’offre en entier, trempé … .Je ne sais plus ni ou j’en suis ni
ou je suis .Nous sommes ici et ailleurs, juste des flashs nous rappelle
de temps à, autre le monde
extérieur.
Parfois un quidam passe éberlué, stoppe ! … Enfin avance à
nouveau il , s’enferme
et repasse plus lentement cette
fois moins surpris sans doute
parfois voyeur, parfois rendu
aveugle
regardant droit devant lui en sortant des toilettes selon les personnalités.
5 J’ai
repris mes esprit un quart de seconde au premier passant
pas plus et les autres défilent
sans qu’on les voit vraiment Je m’enfouis dans sa chair, me noie dans sa
vie, prends et reprends son corps
dans ma folie rejoignant enfin la sienne qui retiens avec peine ses
cris ...
Et ce désir est une montée
vers le plaisir sans
fin, il monte et redescend en vagues de plus en plus hautes ; je la découvre,
je l’apprends, elle me berce, elle me tend,…vers un éblouissement !...... …..
Longtemps
après nous revenons enfin.
Bientôt, nous partons sous
le regard amusé des clients et désapprobateur du gérant. Dehors la fraîcheur
de la nuit nous fait reprendre peu à peu nos esprits
Je
m en veut. Je me reproche de plus en
plus de n’avoir pas su rester dans ma logique d’amitié ;
d’avoir rejoint tous les autres qui ont profité d’elle et de son corps.
D’avoir perdu mon argument principal m’autorisant à la conseiller et de
n’être maintenant plus capable de l’aider. Je me sais
petit et coupable moi le
grand homme qui croyait se contrôler toujours.
Je bafouille des mots d’excuses auquel elle ne comprends rien,
je lui explique que je suis comme les autres, que je ne me sens plus le
droit de lui dire de ne pas faire ceci ou cela et
qu’il vaut mieux ne plus ce voir quelques temps.
Elle est d’accord, elle ne sait plus ou
elle en est et quelle gâche tout elle aussi. Quelle m’écriera…
L’aube se lève et je
marche seul amer et dérisoire. Je ne sais pas encore que je n’aurai plus
jamais tes nuits Kline.
POSTFACE
(Trois
mois plus tard, j ai reçu un courrier de son
père :
« Après
un coma éthylique de trois jours
Kline est hospitalisée de façon
permanente à l hôpital du Vinatier .
Son cerveau est très gravement et définitivement
endommagé,….. »)
Lire du même auteur : "La
lettre de Pierrot aux petits mots de Chloé" 4ème prix 2003
"On
s'en paye une bonne tranche (de vie) Mr Cri²" Concours 2004
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